La Paz

La Paz est une ville qui me semble bien cahotique après la tranquillité des petits villages traversés depuis quelques jours… Les voitures grouillent le long de l’avenue principale et dans les petites rues étroites et pentues de l’ancienne capitale. Je ne parle même pas des colectivo dont il devient difficile de lire la direction sur leur pare brise tellement ils passent rapidement. Les piétons se font bousculer, bref l’atmosphère est assez étourdissante et j’ai parfois l’impression de passer plus de temps dans les transports qu’a faire une excursion en soi. 

Cependant, à dix kilomètres du centre on trouve un endroit plutôt surprenant : un complexe appelé el valle de la luna et dont le circuit permet une heure de dépaysement en dehors du temps. 

La Muela del Diablo est un autre site touristique excentré … C’est le moins que l’on puisse dire! Il faut être sacrément motivé pour y aller, c’est tout sauf simple. Les boliviens ne mettent pas du tout en valeur ce site, aucune indication pour s’y rendre et se diriger une fois sur place. Pourtant, l’excursion sur les hauteurs offre un panorama incomparable sur la ville. À ce propos saviez-vous que La Paz faisait partie des sept nouvelles villes merveilles ? 

Enfin, il m’était impossible de quitter la ville sans m’essayer au mountain bike sur la fameuse « Death Road ». Cette route de la mort, asphaltée sur la première portion, débute à près de 5000m et laisse rapidement place à du ripio comme on dit ici. C’est parti pour 3h de descente et 4000m de dénivelé. Adrénaline et sensations nouvelles au rendez-vous pour une expérience incomparable entre neige, pluie, et forêt tropicale ! Un must pour les amoureux de la nature et du cyclisme.

Ah et j’oubliais le marché des sorcières dans le centre! Là-bas on vend des fœtus de llamas, il paraît que ça porterait chance … Si vous êtes plus traditionnels on peut aussi se procurer des potions en tout genre ou des offrandes à faire brûler pour remercier la Pachamama…

La Paz

Bonjour tout le monde! 

Après m’être trompée de chemin, m’être perdue vers le sud au lieu d’aller vers le nord et du coup passer la frontière à Desaguadero en zappant Copacabana et le ferry, je suis restée deux jours au lit malade dans ce petit village de frontière partagé entre le Pérou et la Bolivie mais je suis bien arrivée … Enfin… à La Paz hier après-midi. Non sans rencontrer un couple de cyclistes brésiliens qui m’ont directement reconnue (allez savoir comment !) « Tu es l’amie de Jeremy de Seattle ?? On l’a croisé sur La Paz à la Casa de Ciclistas! » Et moi « c’est là où je vais!! » On discute, on échange nos numéros car faisant le chemin en sens inverse on va pouvoir s’entraider et je les quitte direction le téléphérique ! A première vue la capitale administrative n’a pas de charme particulier mais on ne peut nier sa vue surprenante !

Arequipa

Ça y est il était temps de quitter Arequipa après une semaine ! Le temps de découvrir la ville, faire un trek de deux jours au canyon de Colca et de défier le volcan Chachani. Maintenant que je suis bien arrivée à Juli après une bonne reprise (84km) je vous raconte tout!

Pour commencer, Arequipa est une ville superbe. Ici l’architecture est davantage coloniale qu’Inca. Les nombreux bâtiments coloniaux en pierre volcanique blanche (le sillar) à moins que ce ne soit la couleur de peau des colonisateurs lui valurent son surnom de ville blanche. Il fait bon se promener dans les rues aux façades teintées de bleu, jaune ou mauve, découvrir au hasard de son chemin les nombreux patios, manger au deuxième étage d’un restaurant donnant sur l’agréable place centrale et admirer ses arcades et son imposante cathédrale, déambuler dans l’immense couvent Santa Catalina tout de bleu et ocre et le non moins joli Cloître de la Compagnie. Il fait bon vivre à Arequipa et l’on est pas sans cesse alpagué comme à Cusco.

Après ces deux jours de visite, j’ai enfilé mes baskets pour un trek de deux jours agréable et plutôt tranquille à travers le Canyon de Colca. Contrairement au Grand Canyon américain, il n’a pas une forme de U mais de V ce qui peut le rendre moins impressionnant mais d’après les études faites il est en réalité plus profond. L’autre particularité est qu’on y trouve différents villages et certains ne sont accessibles qu’a dos de mules! Depuis Cabanaconde nous sommes descendus par le versant aride jusqu’au village de San Juan situé sur l’autre versant, plus vert, pour ensuite rejoindre le village de Sangalle aussi appelé l’Oasis. Là bas, différents lodges accueillent les touristes mais on peut dire que je nai pas eu le même luxe que certains de mes amis qui avaient fait ce trek avant moi : murs en béton, pas de lumière dans les chambres, des sanitaires plus que basiques et un scorpion au dessus de mon lit… bon je ne suis plus à ça près vous me direz, après tout c’est ça l’aventure ! Après une courte nuit là bas, nous étions prêts, lampe frontale en place à 4h30 pour nos trois heures d’ascension. Une récompense exquise nous attendait à l’arrivée : une heure de détente aux bains thermaux de Chivay !

Je suis rentrée à l’hostal et pensais reprendre ma route mais c’était sans compter mon voisin de dortoir  qui lui revenait du Chachani et m’en mettait l’eau à la bouche. Ahhh l’ascension du Chachani … Le plus gros défi jamais relevé jusqu’alors ! Il faut savoir qu’Arequipa est entouré de trois volcans dont deux proposés en trek : le Misti et le Chachani. Le Misti est moins haut mais plus difficile à gravir et plus important culturellement pour les péruviens, par conséquent beaucoup de touristes s’y rendent. Mais pour une première fois je préférais tenter le Chachani … et passer les 6000m c’est tentant non?! Pourtant mon ami m’avait prévenue : seule la moitié de son groupe était parvenue au sommet. Et bien ça n’a pas toujours été facile… J’ai dû puiser dans mes ressources : l’altitude me faisait dormir debout, et me donnait des nausées en plus d’un mal de crâne entêtant. Les guides me faisaient respirer des huiles essentielles et de l’alcool à 90° pour me réveiller mais rien ne semblait fonctionner. À de telles altitudes je n’arrivais même plus à contrôler mes pensées, je pensais en boucle à comment je me sentais ce qui ne faisait qu’empirer les choses. Heureusement j’avais de la musique sur moi et cela m’a définitivement bien aider! Mais proche du sommet j’avais l’impression que j’allais m’evanouir car mon corps refusait toute nourriture et boisson depuis la veille … Cela a pas mal compliqué l’ascension mais au final les efforts paient toujours ! Un challenge de plus de relevé et les larmes aux yeux à l’arrivée.

Cusco-Puno-Arequipa

Je suis bien arrivée à Puno le 9. Il s’en est passé des choses en six jours !

D’abord je retrouve encore Jeremy sur la route (on arrive pas à se quitter décidément on en rigole mais on en est au 4e au revoir!), ensuite mon accident alors que je reprenais la route seule (un camion me frôlant à pleine vitesse m’a fait dévier ma trajectoire sur une voie ferrée, le pneu s’est pris dans les rails et j’ai fait  un vol plané mais je suis une dure à cuire, j’ai entièrement récupérée; un premier record d’endurance (78km), puis je rencontre Vittorio un cycliste italien et on décide de faire route ensemble pour la dernière étape -> nouveau record de 110km cette fois (rappelons qu’il y a encore quatre mois je ne roulais que deux fois l’année 20km le long du canal…). 
Bref tout ça en traversant des paysages sublimes (notons qu’avec Vittorio on a aussi eu « l’immense joie » de découvrir la ville la plus moche du Pérou j’ai nommé Juliaca, bordel monstre qui nous a fait perdre un temps fou. On est arrivés à Puno dans le noir avec lampe frontale … et poncho bien sûr parce que grêle et pluie obligent ! On y croyait plus !!

La balade sur le lac Titicaca le lendemain m’a par contre bien déçue… le plus haut lac navigable du monde est constitué de 90 îles flottantes dont celles d’Uros qui ne sont en fait rien d’autre qu’une pure attraction touristique, on se sent plus embarrassé qu’autre chose en y mettant les pieds je ne m’etendrai donc pas plus longtemps sur le sujet. Chants dans toutes les langues, essayages d’habits traditionnels pour photos, jusqu’au nom du bateau traditionnel … « La BMW » ou « Mercedes » décidément non ce n’est pas pour moi! Il paraît que cela est différent du côté Bolivien (Isla del Sol ou Isla de la Luna) mais je pense passer mon chemin.

Suite du programme : visite d’Arequipa que j’ai rejoins en bus le lendemain (la route est magnifique, mieux vaut prendre un bus de jour), du  canyon de Colca et ascension du Chachani avant de retourner à Puno le 16 pour reprendre le vélo direction la frontière bolivienne ✌️

Au revoir Cusco

En ce 2 Janvier il était temps de quitter Cusco après y avoir passé quinze jours. Alors j’ai erré une dernière fois dans cette ville aux rues étroites et pavées, aux murs tantôt Incas ou Espagnols; j’ai gravi une dernière fois les nombreuses marches menant au quartier de San Blas et photographié ses portes d’un bleu si particulier; j’ai erré de boutiques en boutiques, admirant tantôt artisanat ou peinture; j’ai finalement traversé la Place des Armes, si bondée la veille et si calme ce jour; j’ai pris un café au deuxième étage d’un petit restaurant avec vue sur la cathédrale et l’église qui fait l’angle puis j’ai dégusté une délicieuse soupe de quinoa aux champignons avant de filer prendre un jus au marché de San Pedro. C’est ça aussi voyager… Prendre son temps, se poser et savoir apprécier.

Bonne année !

BONNE ANNÉE À TOUS !!! 

QUE 2018 VOUS APPORTE JOIE, BONHEUR, SANTÉ ET PLEINS DE BEAUX PROJETS 

Pour ma part j’ai fêté le réveillon à la péruvienne, en me rendant sur la Plaza de Armas en portant du jaune (signe de prospérité, d’ailleurs des pétales de fleurs jaunes jonchaient les devantures des maisons) et en faisant le tour de la place en courant à minuit (cela porterait chance). Et comme il paraît que courir avec un sac à dos vide serait propice à de nouveaux voyages, je n’ai pas oublié d’emporter mon petit sac à dos ce soir là ! Niveau ambiance il y avait foule, les péruviens lançaient des confettis sur leurs voisins et des feux d’artifices un peu partout (on repassera niveau sécurité…), certains restés sur les balcons observaient la scène tout en entonnant des chants faisant davantage penser à des hymnes de football.

Bref, arriba Perú y Feliz Año Nuevo 😊